Cette question peut choquer mais pourtant elle doit être posée selon moi. Nous savons depuis des années, des décennies même, que notre planète court à la catastrophe, rien ou trop peu de choses sont faites pour contrer le destin. Alors sommes nous en train de nous suicider ? Notre désir de mort inconscient ou non est-il plus fort que notre envie de survie ?
Pour que la vie se créée, se sculpte comme nos mains par exemple, certaines de nos cellules doivent se suicider, c’est programmé ainsi. Ce phénomène c’est l’Apoptose, cela permet d’éviter les nécroses par exemple. On pourrait alors de se demander si nous ne sommes pas programmés pour nous suicider afin que la planète puisse reprendre forme. En effet, Après tout il n’est pas illogique de penser notre écosystème comme nous pouvons penser le corps humain.
« Et la survie de chacune de nos cellules dépend, jour après jour, de la nature des interactions provisoires qu’elle est capable d’engager avec d’autres cellules de notre corps, interactions qui seules leur permettent de réprimer le déclenchement de l’autodestruction. Une cellule qui a vécu un jour, un mois, un an dans notre corps est une cellule qui a réussi pendant un jour, un mois ou un an à trouver dans son environnement les molécules, fabriquées par d’autres cellules, qui lui ont permis de réprimer son autodestruction. Une cellule qui commence à mourir dans notre corps est, le plus souvent, une cellule qui pour la première fois depuis un jour, un mois ou un an vient de cesser de trouver dans son environnement les molécules nécessaires à la répression de son autodestruction » (p. 17). Jean-Claude Ameisen – Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses – XIXe conférence Marc Bloch, le 12 juin 2007[texte intégral]
Si je devais mettre les propos de Jean-Claude Ameisen en perspective avec notre écosystème, je dirais que l’humain ne parvient plus à trouver dans son environnement les éléments nécessaires à la répression de son auto destruction, peut être que l’urbanisation y est pour quelque chose. L’humain n’étant que peu en contact avec la nature, il s’auto-détruit ayant une prise de conscience minime du danger qu’il encourt, il ne parvient plus à ressentir les signaux que lui envoie son environnement, il ne communique plus assez avec la nature, il ne peut plus réprimer son envie suicidaire.
Notre pulsion de mort pourrait être au service de la survie de notre écosystème. Il est difficile de le voir ainsi car nous avons l’impression de vouloir constamment survivre, mais pourtant notre inaction est symptomatique d’une volonté suicidaire.
Et ceux qui se bougent alors ? Peut être que toute l’humanité n’a pas besoin de se suicider pour la survie de la planète, ce qui expliquerait que certains ont une plus grande capacité à prendre la mesure de ce qui se passe et agissent grâce à leurs capacités de survie et d’empathie plus développées que pour la plupart du genre humain.